Des milliers de femmes indiennes arriveront à Delhi (lien en anglais seulement) au cours des prochains jours, marquant la fin d’un périple de 10 000 kilomètres depuis Mumbai qui a commencé en décembre dernier, passant par 200 districts dans 24 États en Inde et accueillant encore plus de participantes tout au long du parcours.
Les femmes ont marché pour sensibiliser la population à la prévalence du viol dans leur pays. La marche de la dignité, dont le nom est tout désigné, inclut des victimes d’agressions sexuelles, des membres de leur famille et des militantes déterminées à lutter contre une culture de tolérance à l’égard des agressions sexuelles qui permet aux hommes de se tirer d’affaire sans répercussions.
La marche se terminera quelques jours avant la Journée internationale des femmes (lien en anglais seulement) le 8 mars, laquelle a elle-même débuté par une marche (lien en anglais seulement) à New York il y a plus de 100 ans, demandant des droits économiques et politiques pour les femmes et honorant une marche similaire qui a eu lieu il y a une cinquantaine d’années plus tôt.
Quelques jours plus tard, un incendie (lien en anglais seulement) a dévasté l’usine Triangle Shirtwaist, tuant 146 travailleuses, la plupart des immigrantes. Le lien entre les droits des femmes, les droits des travailleuses et les droits des immigrantes a ainsi été instauré. D’autres marches ont suivi, et les lois ont été modifiées pour protéger la santé et la sécurité de tous les travailleurs et travailleuses.
J’en parle parce que cela démontre que le fait de prendre les rues d’assaut et de faire entendre sa voix fait partie intégrante des progrès réalisés en matière de droits des femmes au Canada et partout dans le monde.
Encore une fois cette année, des marches seront organisées dans le monde entier et dans l’ensemble du Canada pour marquer la Journée internationale des femmes. Aussi, nous célébrerons les victoires du dernier siècle et nous engagerons à faire encore plus de progrès à l’avenir.
Je suis fier de dire que le mouvement syndical a fait partie intégrante de l’avancement des droits des femmes, depuis l’incendie de l’usine Triangle Shirtwaist jusqu’à ce jour.
Après tout, c’est la grève des travailleuses et travailleurs des postes de 1981 qui a consolidé le droit des femmes du Canada de quitter leur emploi après avoir accouché, rassurées de savoir qu’elles pouvaient ensuite revenir au travail et ne pas subir un préjudice économique indu dans l’intervalle.
Ce qui n’était au départ qu’un différend contractuel dans un milieu de travail est maintenant devenu un mouvement au Canada, un mouvement qui s’est élargi pour inclure les pères, les parents adoptifs et les mères.
De même, les syndicats du Canada ont commencé à négocier des dispositions dans les conventions collectives afin de permettre aux femmes de prendre un congé payé pour échapper à la violence conjugale et ont dirigé des efforts (lien en anglais seulement) en vue d’exiger que les gouvernements adoptent des lois élargissant ce droit à l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes.
Toutefois, même si nous devrions célébrer et célébrerons ces progrès, nous ne pouvons pas oublier qu’il reste encore beaucoup de travail à faire ici et dans le reste du monde. La marche de 10 000 kilomètres en Inde en témoigne.
Ici au Canada, même si des progrès ont été réalisés relativement au congé pour violence conjugale, il y a encore trop de femmes qui habitent des régions où les gouvernements provinciaux n’ont pas encore adopté de telles lois. Les femmes continuent de gagner moins que les hommes, et l’accès difficile à des services de garde abordables empêchent les femmes de participer pleinement à l’économie, pour ne mentionner que quelques exemples.
À mon avis, les droits des femmes sont des droits de la personne. Peu importe les enjeux auxquels nous faisons face en tant que société, il semble que les femmes en subissent souvent les pires conséquences, des changements climatiques (lien en anglais seulement) aux emplois précaires.
Ainsi, il me semble évident que nous ne pouvons pas, en tant que société, commencer à aborder ces enjeux sans d’abord traiter des besoins et des droits des femmes et des filles.
Lors de la Journée internationale des femmes, nous marcherons de nouveau comme nous l’avons souvent fait par le passé, nous ferons entendre notre voix, et nous continuerons de lutter pour les progrès alors que nous célébrons les victoires du passé.